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27 juin 2010 7 27 /06 /juin /2010 09:36

C'est grâce à ma crise de folie que j'ai compris pourquoi dans l'ex URSS et encore en Chine maintenant, les autorités mettent les discidents en psychiatrie.

 

Entendant nous bien : les anti-psychotiques soignent vraiment les malades en crise mais ils sont aussi une arme redoutable. Certains ne peuvent même pas être prescrit par un médecin généraliste, seul le psychiatre est autorisé à l'administrer.

 

L'effet le plus retord c'est que je ne réalisais pas que j'étais shooter sur le moment. J'étais juste heureuse de ne plus souffrir. Et puis des petits détails sont apparus :

- je n'arrivais plus à écrire correctement. C'était extrèmement difficil de tenir et de diriger le crayon. L'une des 2 pensionnaires avec qui je partageais ma chambre m'a un jour demander de lui écrire sa lettre : j'en étais tout aussi incapable qu'elle. Je n'ai réussi qu'à écrire une ligne de 4 mots en majuscule.

- je n'arrivais plus à lire. J'adore lire mais là à l'hôpital impossible. Même en relisant la phrase 4 ou 5 fois je n'y comprenait rien et surtout je n'éprouvait aucun interêt. En sortant de mon internement, mon traitement a été diminué et j'ai pus lire un peu mais sans le plaisir que j'éprouvait avant pour la lecture. (Maintenant ouf ça va)

- ma famille m'avait apporté des sudoku niveau 1 : impossible, trop compliqué pour mon cerveau au ralenti (aujourd'hui j'en fait niveau démoniaque en 30mn pour que vous mesuriez à quel point ces médicaments sont dévastateurs)

- mais là où j'ai vraiment réalisé à quel point j'avais été shooté, c'est lors des scéances IRM. J'en ais fait 3 en tout. La dernière d'une heure était pour une étude scientifique, je n'étais plus interné, je vivais chez moi avec des doses bien moindre qu'à l'hosto. Et bien j'était morte de trouille vue que je suis un peu claustrophobe. Alors que la 1ere IRM quelques jours après mon internement... hé bien j'étais tellement "cool" que j'ai failli m'endormir dans la machine ! Même avec le bruit infernal.

 

La pluspart d'entre nous en faite passions nos journée au ralentis, à parler entre nous, à fumer des clopes dans la salle fumeur (nous n'avions pas le droit de sortir sauf excetion dont je vous reparlerai), à écouter de la musique sur nos baladeurs, à colorier des mandala comme des enfants en maternelle (et encore, ça c'est quand on allait pas trop mal) et à savourer nos repas. Et personne ne s'ennuyait tellement on était tous des zombies.

 

Ah la nourriture ! L'inconvénient majeur de ces médicaments : ils donnent affreusement faim. Nous avions tous dans nos placards des boites de gateau, biscuit, etc. Une fois même m'a t on dit, un infirmier a bien voulu commander des pizzas pour les malades en plus des 3 repas de la journée. Tous les matins avant la prise de médicaments avant le petit déjeuné les infirmiers nous passait sur la balance. Sur le moment je m'en foutait d'autant plus qu'on ne m'avait pas prévenue. Je savais juste que j'avais faim et je mangeais tout mon plateau repas avec plaisir (quand on connait la qualité de la nourriture à l'hôpital vous devez bien imaginer dans quel état de faim on était). Résultat  on grossissait tous de 1 ou 2kg par semaine. Au moins.

 

Pour résumé ces médicaments à haute dose transforme un être humain en légume. Mais je le répète : c'est grâce à ces médicaments que j'ai pus redescendre sur terre, prendre conscience de mon pétage de plomb et surtout retrouver la paix. Mais ils sont vraiment à manier avec grande précaution. Et trouver le bon dosage n'est pas toujours évident.

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  • : Accrocher à la réalité : témoignage d'une folle lucide
  • : Ayant subie une crise de délire paranoïaque il y a quelques années, je livre mon témoignage sur ce que j'ai vécue et mon opinion sur cette maladie
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Je ne suis pas médecin, ni psychiatre, ni psychologue

Si vous avez un problème psychiatrique : allez consulter, prenez vos médicaments.

Chaque malade est different : je ne prétend pas que tout les malades mentaux réagissent comme moi

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